Un UTMB miraculeux !

C’est un simple mot, c’est un peu basic, j’avoue, mais tellement sincère.
MERCI !!

Cet UTMB 2018, il était planifié de très longue date. Donc j’y suis allé.
Et puis quelques amis se sont mobilisé les et ont fait l’efforts de se déplacer, jusqu’à traverser la France, pour venir me suivre sur cette course la plus importante de la planète Trail. Il suffit de regarder la start liste pour s’en rendre compte.
Ajoute à cela la fidélité sans faille de mon coach, le soutien de bon nombre de proche toujours présent pour faire effacer les petits tracas de la vie pour profiter des choses uniques et vraiment importante, tout y était.

Faire un compte rendu serait laborieux et incomplet. Tant de choses se sont passées.
L’objectif sincère et déjà peut être un peu trop ambitieux était de réaliser un chrono en moins de 23h (j’avais fait 22h45 en 2015 et un top 20 – au vu du pedigree des gars présent ce serait déjà pas mal, et avec mon dossard 40 qui indique mon 40eme rang mondial sur cette épreuve)

Parti à mon niveau sans me laisser emporter par une tête de course aux grosses côte ITRA (cotation de point du classement international) je m’enfonce dans la nuit pour perdre quelques places trahi par un rythme biologique et un peu de manque de sommeil des ces derniers mois.
De 2h du matin au levé du jour (vers 7h), je dors debout en me contentant d’avancer et en essayer de décliner le moins possible.
Et le jour est réapparu, et je me suis réveillé de ma somnolence, j’ai progressivement repris la main sur la foulée avec la fraîcheur du matin dans l’ascension du grand col ferret.
De retour dans la vallée au petit matin, à une soixantaine de kilomètre de l’arrivée, après 110km de course, je suis 24eme.
Et puis un enchaînement de pensées positives m’a vu doubler de plus en plus de coureurs au fil des kilomètres.
Et le bénéfice de fait favorable (pour moi!!!) m’a permis de gagner quelques places. Avec notamment l’abandon d’une grande partie des favoris. (Sur blessure, mauvaise gestion de climat ou de l’effort en début de course…??) bref a Champex, a 40km du but, me voilà 19ème.
Contrat top 20 rempli !
Et voilà Pascal qui m’indique que 3 coureurs sont dans un mouchoirs de poche juste devant !
Et à partir de là, grâce à de précieux conseil de gestion mentale prodigués par Team Sodebo Voile – Thomas Coville, je rentre dans le flow sans le forcer ! Un état d’euphorie qui à partir de ce moment ne me quittera plus jusqu’à l’arrivée.
C’est simple, à partir de Champex : rien ne pouvais m’arriver !
Et bien dans les 16km entre Champex et le ravitaillement suivant de Trient, je n’ai pas doublé 3 coureurs, j’ai gagné 7 PLACES ! 5 de doublé et 2 abandons. Me voilà à la 12ème place !
Gonflé à bloc par cette nouvelle, je repars en confiance total, sans pour autant ambitionner quoi que ce soit de plus en terme de classement. Et pourtant…
Voilà que pascal m’annonce encore un écart faible avec mon concurrent directement devant ! Je ne me dégonfle pas et repars à l’attaque.
Trient – Vallorcine. 11 kilomètre. Je sais la portion très difficile, notamment suite à la variante proposée à cause d’effondrement de la montagne au printemps.
Et la, je me sens très fort. D’autant plus que je m’imagine mes adversaires émoussés dans cette terrible montée au bord de la rupture. Je ne doublerais personne dedans.
Mais elle a laissée des traces, et juste avant le pointage je double un coureur.
Dans la descente, je vole et double le dixième. Je suis donc top 10 !
Arrivée à Vallorcine, le groupe d’amis qui m’attends à leur comportement ne m’attendais pas de si tôt !
Je demande à Fabien à quelle heure est prévu la pizzeria réserve d’avant la course pour le samedi soir (donc après la course !) voilà déjà quelques heures que je calcule le temps qu’il faut que je mette pour arriver pour être à l’heure !!
Et pascal qui comme c’est devenu habituel à chaque ravitaillement m’indique ma proximité avec les coureurs qui me précèdent : 9’ et 15’ !
Je suis fort et confiant, je prends le temps de bien m’alimenter et repars conquérant et sans peur.
Au col des Montets, soit 4,5km plus loin, Pascal m’annonce 4’ de gagnées !!
Surréaliste !
J’ai repris 4’ en 4,5km et en restant trottant dans ma zone de confort !
Plus que 5’ de retard…je serais au moins 9eme ! Et si j’ai repris 4’ en si peu de temps au 9eme, alors il n’y a pas de raison que je n’en ai pas repris non plus au 8eme !
A partir de ce moment : je vise la 8eme place !
Rapidement dans la montée vers la Flégère, je passe 9eme.
Un peu plus loin des spectateurs m’indique le 8eme 1’30 d’avant ! Il y avait 15’ à Vallorcine, je ne peux pas ne pas le doubler !
C’est dans l’ascension final vers la Flégère, une piste de ski, que je le vois devant. Un repère chrono, il a 2’ d’avance.
J’arrive au ravito, il n’est pas là.
Je demande au bénévole s’il c’est arrêté longtemps : « tu serais arrivé 15’’ plus tôt il était encore là ! »
Plus qu’une descente. Je bois quelques verre de coca et repars dans la pente sans m’attarder.
Effectivement juste après je peux refaire un montage à 35’’!
C’est gagné ! Maintenant, dans la tête, c’est prendre de l’avance dans la descente pour avoir le plus d’écart afin de pouvoir tenir une promesse. Prendre le temps d’arriver avec les deux grands garçons.
Je réalise une descente 4’ plus rapide que lors de mon entraînement 4 jours auparavant où j’avais effectué une descente rapide !
L’émotion présente depuis plusieurs dizaine de minutes, depuis plusieurs heures mêle, depuis Champex en fait, me submerge à l’approche de Chamonix et de la présence de mes amis sur le bord du parcours et des nombreux spectateurs.
La traversée dû entre de Chamonix et un flot d’émotions positives, et la dernière ligne droite avec Enzo et Eliott est un rêve éveillé.

J’ai déjà vécu deux arrivées ici. C’est ma troisième, et mon second top 10.
Je franchis la ligne 8eme, bien en deçà de l’objectif de top 20 fixé avant la course. Avec un temps de 23h03, à 3’ de mon objectif de chrono, mais le chrono…sur un Trail…c’est anecdotique finalement !
Et puis cette fois, encore plus que précédemment, je ne me prive pas d’en profiter un maximum. Un bain de public, des embrassades prolongées…
Et une interview pour l’Ultra Trail World Tour, et enfin un verre de l’amitié pour fêter cette belle et longue journée !

Bref, sur cette course, j’aurais couru en dormant et rêvé éveillé. Comme quoi rien n’est impossible dans la vie, même le plus incroyable.
Et cette course, incroyable, elle l’a été !

J’avais dit qu’un compte rendu serait difficile et de toute manière incomplet, et puis lancé voilà ce que ça donne. Ça reste incomplet car ce qu’on vit sur un ultra Trail se vit et ne se partage difficilement tant les expériences, les émotions, les sensations sont grandes, mais j’espère avoir pu vous donner un aperçu d’une telle expérience.
C’était des conditions temps de viking ! Alors le viking doit toujours être présent !

Avant le départ, dans ma tête, c’était mon dernier ultra Trail tant c’est un investissement personnel, financier, familiale important.

Grâce à la précieuse aide financière et logistique de mes partenaires Cap Outdoor NantesTimePulseEffinov SportArtiCréationsTrail Coaching, j’ai pu jusqu’à ce jour pratiquer tant bien que mal, mais je suis toujours à la recherche de partenaire qui souhaite partager avec moi toutes ces belles valeurs dans la bonne humeur et ainsi me permettre d’évoluer au mieux dans cette pratique. Alors si jamais … !!

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