Début de la saison – Trail du Ventoux du 20 mars

Le trail du Ventoux. Une épreuve qui se mystifie au fil des ans et qui a déjà fait ses preuves en termes de plateau.

Au programme : 45km et 2200m de dénivelé positif.

Pour schématiser, départ de Bédoin pour une montée jusqu’au sommet du Mont Ventoux (1912m), une descente pour rallier Bédoin. Sauf qua la descente est loin d’être simple avec ses petits « tape-cul », ses relances, ses singles sinueux entre arbres et buissons. Un final où on n’a pas le droit de relâcher !

Pour ma part, une préparation loin d’être opportune puisque principalement orienté Marathon des Sables en ce début de saison. Avec des dénivelés maximum à 300m de D+ sur mes meilleurs sorties ! Et une distance qui ne m’arrange pas forcément puisque 45km, c’est encore…un peu court pour moi !!! J

Mais l’objectif n’est pas à la gagne. Cette première épreuve de la saison est pour moi un « crash-test » qui me permettra de me situer par rapport aux meilleurs traileurs français présent puisqu’un plateau de très bon niveau est présent pour ce trail du Ventoux 2016.

Lever les doutes, faire le point sur mon potentiel, reprendre part à la compétition, débrider la mécanique et se faire mal. Tel est mon objectif !

Tout à pourtant bien mal commencé !

Une semaine pré-compétition malmenée par des enfants malades à la maison, et un sommeil par conséquent perturbé. Un départ le vendredi soir pour une pause chez les beaux-parents, jusque là ça va encore, mais une nuit de vendredi à samedi très compliqué avec une petite fille qui a passé sa nuit à hurler…et au final direction les urgences à 6h30 du matin !

Le weekend à trois à travers la France semble compromis !

A 11h, toujours aux urgences, la décision est prise, je poursuis ma route seul…l’histoire change !

Départ à midi, ma fille toujours aux urgences avec Céline, en direction de Bédoin, au pied du Mont Ventoux.

Arrivée en soirée pour me mettre les pieds sous la table, en bonne compagnie puisque j’y retrouve Sylvain (Court), Ugo (Ferrari), Christel (Dewalle) Olivier, Fred et quelques accompagnateur.

Une bonne nuit et c’est l’heure de se lever : 6h10… H – 1h50.

Petit déjeuné dans la chambre en préparant mes affaires. C’est du rapide.

Un riz au lait maison en guise de petit déjeuné.

Ma tenue prête avec le dossard sur le maillot, un gel et 3 bidons de boisson énergétique et tout est prêt.

Pas de matériel obligatoire, mais j’opte quand même pour prendre un coupe vent dans la poche. Il est annoncé -3°C au sommet avec des vents de 40 à 50 km/h. Bien différent de ce qui m’attend au MDS !

Ma tenue se compose d’un maillot, de manchette, de mes gants que j’ai mis dans une poche de mon cuissard (et qui y resteront toute la course…), un bandeau pour protéger les oreilles du froid, mon poignet pour la transpi, et mes adizero XT en chaussures. Il y a de la neige au sommet, l’accroche des chaussures doit être efficace.

A 7h00, direction le départ pour y rejoindre mon assistant de dernière minute, Benoit qui c’est agréablement proposé pour me faire mes ravitaillements. Une chance en l’absence imprévue de Céline.

Rencontre bien sympa, un briefing rapide, je lui laisse mes affaires et je pars m’échauffer. Rencontre avec les nombreuses connaissances, Nico Martin, Ludo Pommeret, David Pasquio, Laurent Brochard, Xav Thévenard, Céline Lafaye, Renaud Rouanet, Manu David, René Rovera…

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Un petit tour et me voila de retour sur le départ pour retirer mes vêtements que je laisse à Benoit. Tout est prêt !

Sur la ligne de départ, je suis en deuxième ligne et je reste impressionné par le nombre de coureurs de renom. Ca s’annonce compliqué !

Le départ est donné, je suis en seconde ligne. C’est parti pour le Ventoux !

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Le départ est raisonnable. On échange quelques mots, on rigole avec Fred qui « fait le départ »…en filmant avec son téléphone. Passionné toujours à fond pour faire vivre les courses de l’hexagone de l’intérieur !

Les deux premiers kilomètres sont roulant, le peloton reste compact et nombreux en tête de course. Je reste aux avants postes. Seul Etienne Van-Gasse prend quelques mètres.

Les premières pentes. Je me sens bien un peu juste musculairement, mais je reste collé au groupe de tête.

5ème kilomètre. Nous bénéficions des encouragements des assistances, mais le chemin est encore long. Nous arrivons à une corniche, vue imprenable sur la plaine. Nous sommes en file indienne et sur les portions roulante, je recolle.

Le sentier que nous empruntons suis la départementale qui monte au sommet, nous permettant de profiter des encouragements de ceux qui montent vers le ravitaillement. « Papa Phil’ » n’en rate pas un. Un peu décroché, il m’encourage bien que je ne tienne pas à me mettre dans le rouge à vouloir soutenir le rythme imposé. Je n’ai pas les jambes pour. Les parties un peu plus roulantes me permettent de reprendre contact, mais furtivement seulement. Dès les nouvelles pentes, je me fais à nouveau distancer. Les cuisses surchauffent rapidement !

J’arrive au ravitaillement du 14ème. Manu David vient de me passer juste avant. Je repars rapidement pour la seconde partie de l’ascension. Je ne suis pas au mieux !

La neige ne tarde pas à se montrer un peu partout. Deux coureurs reviennent sur moi. Je fais l’effort et m’accroche à leur foulée. Me voilà 15ème ! Ils me permettent de retrouver mon rythme et m’emmènent à travers les bois jusque dans la neige.

Je me prends à être plus à l’aise à courir dans la neige, et je finis par passer devant pour donner l’allure. L’altitude augmente rapidement, et nous voilà bientôt au dessus de 1500m. Je m’aperçois que je distance mes deux compagnons d’infortune.

La pente s’atténue et je commence à me sentir mieux. Les deux heures de course passent. Le sommet se rapproche. Ou du moins…je me rapproche du sommet. Toujours dans la neige. Les appuis sont bons. Je remercie sincèrement dans ma tête Serge Jaulin et son équipe pour l’énorme travail effectué sur le parcours pour nous rendre la trace plus facile.

Seul quelques appuis fuient sous mes pieds, lors desquels je m’enfonce au dessus de la cheville, mais je m’aperçois que je distance encore mes poursuivants.

La forêt s’efface, la crête sommitale apparaissant. Et devant, j’ai la bonne surprise de voir des coureurs à porté de vue. Mon allure me semble meilleurs que la leur, l’écart diminuant progressivement. Une bonne nouvelle !

Je débouche dans le dernier lacet de l’accès au col. Je suis maintenant le tracé de la route jusqu’en haut…envahie de neige. Un régal.

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A la sortie du virage, une grande bouffée d’air glacial me submerge. Ca ne dure que 200 mètres puis le vent devient plus favorable, mais c’est saisissant !

Je reconnais devant Xav en compagnie de deux autres coureurs. Je poursuis à mon rythme, plus rapide que le leur. La motivation est bien là et je sais qu’ensuite, la descente me sera plus favorable musculairement.

Au passage sous l’antenne, encouragement d’Oliver, et c’est « la bascule ». Je me lance !

Je dévale les premières pentes à grandes enjambées, et manque de glisser sur quelques cailloux verglacés.

Je reviens rapidement sur les 3 coureurs qui me précèdent. J’en double un. Me voilà 12ème.

Un petit effort et je reviens 11ème. Malgré le manque d’habitude, je m’amuse à courir dans la neige. C’en est un jeu.

La couche de neige s’affine au fil de la descente. Avant qu’elle ne disparaisse, je passe devant Xav et prend la 10ème place.

Je poursuis ma descente à grande enjambée sur les bonnes pistes qui s’offrent à moi. Descente prudente mais rapide.

Je reprends encore un coureur avant d’arriver au ravitaillement du 34ème kilomètre.

Me voilà 9ème et il y a encore un coureur juste devant ! Je me lance à ses trousses.

Maintenant commence une quinzaine de kilomètre de montagnes russes sur le flanc du Mont Ventoux. Après quelques centaine de mètre, me voilà 8ème, mais Xav ne lâche rien et à même tendance à revenir.

Des descentes, coupées sèchement par des petites montées cassantes, que j’arrive à passer en courant même si les cuisses brûlent.

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Certaines portions de single, aménagées entre les arbres et les bosquets de végétations agressives, me laissent des traces. J’accroche l’intérieur de mon bras sur l’un d’eux, laissant une belle trace rouge dessus. Et une petite douleur en prime !

Je suis conscient de perdre du temps dans ces parties sinueuses, ainsi que dans celle jonchée de cailloux qui parsème le sol et où les chevilles sont malmenées. Mais je tiens à me préserver et éviter la blessure avant le Marathon des Sables à venir.

Xav me rejoint et passe devant. Nous restons ensemble quelque temps, l’un prenant les devant avant que l’autre ne reprenne la main.

L’arrivée approche enfin. Xav m’a pris une centaine de mètre lorsque nous rejoignons le parcours de 26km.

Au bénéfice d’une bonne descente bien roulante, je reviens sur lui et le passe. Nous poursuivons ensemble avant que je ne m’aperçoive qu’un coureur du 46 et juste devant.

Je fais l’effort pour le rejoindre et le passe. Xavier et légèrement distancé. Gaël Raynaud que j’ai rejoint s’accroche. Je relance en allongeant au maximum mais nous voilà stoppé par une buse par laquelle il nous faut nous glisser. Un petit mètre de haut sur une dizaine de long. De quoi couper les jambes lorsqu’il faut se déplier de l’autre coté. Je relance avec Gaël dans la foulée.

Devant, un nouveau coureur du 46km. Etienne Van-Gasse. J’allonge encore et encore, l’écart se réduit. Nous entendons maintenant le speakeur. L’arrivée doit être proche, mais je ne connais pas du tout le final. Dommage…

Voilà ce qui semble être la dernière petite bute avant d’en finir. Je lâche Gaël et me rapproche d’Etienne.

De l’autre coté de la bute, je n’ai pas vu Etienne tourné mais il doit avoir une dizaine de seconde d’avance. Je tourne, comme il me semble logique de le faire, à droite.

10m et j’entends une vois qui me lance « c’est par là ! »… dommage…c’était à gauche !

Gaël m’a rappelé et attendu pour terminer avec moi. L’arrivée et à 300m et c’est ensemble que nous la franchissons, 7ème ex-æquo, à quelques seconde du 5ème et 6ème.

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En bilan, une très belle épreuve très bien organiser dans un décor magnifiquement varié.

Sportivement, satisfait car malgré l’absence de dénivelé dans mon entrainement principalement basé sur le volume pour le MDS, et malgré un parcours pas vraiment à mon avantage avec la distance et le profil, j’arrive à une honnête place prometteuse pour la suite de la saison.

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13’ derrière un très bon Nico et 10’ derrière Sylvain. Finalement, les écarts restent relativement faibles au vu des circonstances et me voilà enfin lancé dans une belle saison de trail qui s’annonce pleine de belle épreuve et de beaux défis !

Maintenant : place au Marathon des Sables !!!

1. MARTIN NICOLAS Team SYGVARIS 3:46:24 2:16:50 (4.) 1:29:34 (1.) 12,19 Km/h
2. COURT SYLVAIN Team ADIDAS 3:49:40 2:16:48 (2.) 1:32:52 (2.) 12,02 Km/h
3. POMMERET LUDIVIC 3:53:08 2:17:35 (6.) 1:35:32 (3.) 11,84 Km/h
4. DAVID EMMANUEL Team Terre de Running 3:55:59 2:16:49 (3.) 1:39:09 (8.) 11,7 Km/h
5. BROCHOT BERTRAND 3:58:38 2:17:22 (5.) 1:41:16 (15.) 11,57 Km/h
6. VAN-GASSE ETIENNE Team SALOMON 3:58:46 2:17:51 (7.) 1:40:54 (14.) 11,56 Km/h
7. REYNAUD GAEL 3:59:06 2:20:24 (8.) 1:38:42 (6.) 11,54 Km/h
8. CLAVERY ERIK Team Adidas / Endurance 72 3:59:06 2:23:26 (11.) 1:35:40 (4.) 11,54 Km/h
9. THEVENARD XAVIER Team Asics 3:59:56 2:24:08 (13.) 1:35:48 (5.) 11,5 Km/h
10. CAZAUX BAPTISTE team la cordee 4:03:49 2:23:25 (10.) 1:40:24 (11.) 11,32 Km/h
11. CELARIER CEDRIC 4:04:13 2:23:44 (12.) 1:40:29 (12.) 11,3 Km/h
12. ROVERA RENE Team GARMIN 4:04:52 2:25:39 (15.) 1:39:12 (10.) 11,27 Km/h
13. CAMUS SEBASTIEN Team GARMIN 4:04:52 2:25:41 (16.) 1:39:10 (9.) 11,27 Km/h
14. BARRE LAURENT 4:05:38 () () 11,24 Km/h
15. MOLLIET CLEMENT 4:09:09 2:24:41 (14.) 1:44:28 (17.) 11,08 Km/h
16. PASQUIOT DAVID 4:10:03 2:29:16 (21.) 1:40:47 (13.) 11,04 Km/h
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