100 km à pied de Steenwerck

« Les 100km, c’est une petite vie avec ses hauts et ses bas. Comme dans la vie, on peut facilement trouver une bonne raison d’abandonner. Si vous envisagez d’aller au bout, autant tout de suite chasser cette idée de votre tête et ne pas la laisser revenir. »
« Chacun sa course, chacun son rythme, mais tous le même chemin »
Par « les 100km à pied de Steenwerck« .

Depuis le temps que coach Pascal me disait de tenter l’expérience du 100km, justifiant que la distance correspond idéalement à mes qualités, j’ai enfin pris la décision en début d’année de me lancer sur cette nouvelle expérience.

Et oui, l’occasion était trop belle, en guise de préparation pour les championnats du monde de 24h en octobre prochain, de découvrir cette nouvelle distance.
Donc, en tout début d’année, j’ai essayé de trouver un 100km qui puisse s’intégrer dans le calendrier, au milieu des autres courses déjà planifiées.

Céline ne pouvant venir, Pascal c’est dévoué pour m’accompagner sur le vélo. Et comme sur cette épreuve, deux accompagnants vélo sont admis, mon bon Jean Pierre c’est porté volontaire pour m’emmener en camping-car, et faire avec moi et Pascal, les 100km à vélo.

L’équipe est donc composée. La logistique est à affinée. Nous avons donc fait quelques briefing, et une sortie type 100km avec Jean Pierre, histoire de prendre des repères. Pour moi en tant que coureur accompagné, pour lui en tant qu’accompagnateur de coureur.
Tout est calé.
Un dernier footing le lundi pour mémoriser les allures de départ envisagées. Soit 1h à 15km/h, ou 4’00 » au 1000 mètres.

Le 100km est une découverte pour moi, tout comme cette région de France que la légende (à tort) dit hostile au soleil, mais qu’elle dit également chaleureuse dans le cœur des habitants. (à raison !)
Bref, le matériel empaqueté, nous partons le mercredi dès 6h45.Jean Pierre me récupère à la maison, c’est parti pour plus de 7h de trajet à travers la France.Direction : le ch’nord !
Pascal nous rejoindra le soir même directement sur place. Le départ de la course étant fixé le jeudi à 6h du matin.

dig

La météo annoncée pour la course est plutôt clémente : 14 degrés dès 1h du matin (même si je ne serais pas réveillé !), et ce jusqu’à 14h. Nuageux et soleil l’après midi (même si j’espère bien être déjà arrivé…), quelques rares gouttes de prévu autour de 9h du matin, et un vent très raisonnable (annoncé à 15km/h). Ce qui est contraire aux prévisions de début de semaine qui prévoyaient plus de 30km/h de vent avec des rafales à plus de 50km/h…
Tout s’annonce donc pour le meilleur !
La trajet direction Steenwerck est longue et le final tortueux, mais nous arrivons à bon port en milieu d’après midi.Pile à l’heure pour l’ouverture de la remise des dossards. Nous voilà d’emblée très chaleureusement accueilli par les locaux.
Dossard 97 en poche, nous retournons nous reposer au camping-car en attendant Pascal. 
Il arrive à 18h, tout juste à l’heure pour aller voir le départ du 100km open, dont les délais horaires sont de 24 heures.
Ce premier départ est donné avec une belle ambiance. Musique, géant, belle organisation pour une belle fête ! et voilà, certains sont partis pour 24h de course.

dav

Nous retournons au camping-car pour le repas du soir et préparer les ravitaillements du lendemain. 
Mais Céline n’est pas là. Et c’est en général elle qui prévoit toute la logistique alimentaire, et je me rends compte que j’ai oublié pas mal de chose… 
Oublié l’eau pour les bidons. Oubliées mes bananes pour le petit déjeuner. J’espère que je n’ai pas oublié mes jambes…

fbt

Au lit tôt pour un réveil forcément tôt.
A 5h du matin, ce jeudi, tout le monde debout ! 
Un petit déjeuner très light… certainement trop. 
Boisson Meltonic en attendant le départ, et je m’habille en tenue de course.Manchons, chaussettes, cuissard et manchettes BV Sport. Chaussures Salomon Sonic 2 que ma permis d’avoir mon partenaire Cap Outdoor. Mon tee-shirt personnalisé réalisé avec TimePulse et ma casquette fétiche que j’ai depuis 2004 et mon Ironman d’Hawaii. 
Je termine en me badigeonnant les pieds de crème anti-frottement Meltonic.

Jean Pierre et Pascal terminent leurs préparatifs, je pars m’échauffer sur la boucle de départ un bon quart d’heure.
De retour 15′ avant le départ, nous repartons ensemble vers le centre de Steenwerck.
Sur la ligne, presque tous les coureurs sont en place, et l’organisateur prodigue ses dernières recommandations.
Je mets mon papier dans l’urne. Papier indiquant mon numéro de dossard et permettant à l’organisation de connaître les partants réels.

Au terme d’un rapide décompte, le départ est donné sans coup de pistolet et en toute discrétion. Et voilà le groupe de coureur qui se met en action sur les premiers hectomètres de la course. 
En pleine discussion avec d’autre coureur, je suis presque surpris par le départ.Je me lance directement à la vitesse définie. 15km/h.
Le temps de me mettre dans le bon tempo, il me faudra finalement 1km pour revenir à la bonne vitesse puisque ce premier kilomètre se fait à 3’45 ». 
Je fais ma course et ne me retourne pas. Ne me préoccupant pas des coureurs me suivant. Mon objectif étant le chrono et non la place.
Car s’il est déjà difficile d’optimiser ses performance le jour J, il est difficile d’influer sur le niveau sportif de ses adversaires.

Dès le second kilomètre, j’arrive à me caler sur 4’00 au mille, soit mes 15km/h. J’ai la surprise d’être précédé par une voiture ouvreuse et accompagné d’une moto de commissaire. Je ne devrais pas me perdre ! 
Les premiers kilomètres sans mes accompagnateurs s’enchaînent à vitesse constante. Les conditions sont bonnes dans ce tour de bourg de Steenwerck. 
De retour à l’église, je retrouve Pascal et Jean Pierre. Ils peuvent me suivre dès le 4ème kilomètres. Et commencent donc leur journée sur le vélo à ce moment là. Nous partons pour la deuxième petite boucle de ce tour de mise en bouche qui fait au total 6km.
Je suis bien mais la course ne fait que commencer. Tout se passe bien.
Habitué à boire trop peu, je m’hydrate dès la vingtième minute, rappelé sur ce point par Jean Pierre que j’avais briefé pour me forcer à boire.
Tout se déroule parfaitement malgré un vent désagréable et certainement plus important que les 15km/h indiqués la veille par la météo. 
Me voilà maintenant sur la boucle rouge de 15km.
Le parcours est composé par la boucle de départ (balisée au sol par un trait bleu), puis par 3 boucles en forme de 8, elles mêmes composées chacune d’une boucle de 15km balisée en rouge et d’une seconde de 16km balisée en jaune.
La boucle rouge démarre par une section vent de face jusqu’au 10ème kilomètres. C’est ensuite du plaisir de maintenir une allure confortable avec le vent favorable.
Au 14ème kilomètre, premier passage de pont. Il y en a 2 par demie boucle, soit 4 par boucle, pour un total de 12 sur l’ensemble de la course. Des difficultés qui paraissent anodines mais qui finissent par peser, surtout sur un parcours plat… et encore plus avec le vent de face. 
Je passe le second ravitaillement sans m’y arrêter, mon assistance étant parfaite sur ce point pour me donner mes boissons.
Je poursuis vent de dos sur cette fin de première boucle rouge.
Sur une bonne partie de la boucle, je peux voir l’église de Steenwerck sur ma droite qui me sert d’amer et me permet de me situer sur le parcours.J’aime bien savoir où j’en suis ! 
Un virage à droite et le vent redevient défavorable. Il me semble avoir déjà un peu forci en intensité. 
Je fais maintenant cap sur l’église que je peux voir. Elle me permet de visualiser la distance qui me sépare du gymnase, centre névralgique de l’épreuve. 
La première boucle rouge, la première des trois, se termine. 1/6ème de course de terminé !
Traversée de la salle en vitesse sans m’y arrêter, et j’en ressors aussitôt.
Entré en suivant la ligne rouge, je repars par la ligne jaune. Deuxième moitié de la « boucle papillon ».
Le vent est favorable sur ce début de boucle jaune. Je bois à nouveau ma boisson énergétique..
Me voilà déjà au semi marathon que je passe en 1h23′. Légère avance sur mes temps références. 45 secondes exactement.
Un peu plus loin, c’est le 25ème kilomètre, 1h39 d’effort. Toujours la même avance.
Juste après, un virage m’oriente face au vent.
Je traverse le ravitaillement qui suit avec un bonjour aux bénévoles mais sans m’y arrêter. 
Cette partie de boucle jaune n’est pas toute droite mais reste toujours vent défavorable. Grrrr


Il faut attendre après le ravitaillement suivant, après le 32ème km, pour avoir enfin le vent franchement de dos. En prime, j’ai le plaisir d’avoir le clocher de l’église en point de mire. Un bon réconfort qui me donne à nouveau des repères. 
Je délie la foulée malgré un ventre qui me dérange un peu depuis quelques kilomètres. J’en viens à refuser les ravitaillement proposés par Pascal et Jean Pierre. Jean Pierre qui se démène pour arriver à me ravitailler en filmant et en postant des infos sur Facebook… gros travail !! De son coté, Pascal calcule au fil des kilomètres les écarts virtuels avec les objectifs fixés….Et le tout dans l’inconfort de l’effort du suivi vélo et du mal de genoux… et de fesses qui va avec ! 

L’entrée dans Steenwerck fait du bien. J’arrive à nouveau à la salle.
Je ne m’y arrête pas et traverse sous les encouragements du speaker et des spectateurs présents. 
Je repars pour ma seconde boucle rouge. C’est la boucle médiane, la partie centrale de la course. Il va falloir poursuivre sur ma lancée sans tomber dans la monotonie.Même si les maux de ventres deviennent de plus en plus désagréables, j’ai toujours de bonnes sensations et aucunes douleurs musculaires.
Je repars donc sur le trait rouge. 37km ont été parcourus…plus que deux grandes boucles. « Plus que » 63km.
Le départ de cette nouvelle boucle, vent de face, est bien plus difficile. Le vent c’est intensifié. Je croise dans la ligne droite de sortie de village le second et le troisième. Mon objectif reste le chrono final, mais l’écart est confortable. 
Je suis impatient de retrouver le vent de dos !
Heureusement, en plus de mes accompagnateurs, nous avons la chance depuis le début de doubler les concurrents partis hier soir à 19h. Ils ont progressé de leurs cotés toute la nuit, accumulant fatigue au fil des kilomètres, mais toujours le sourire aux lèvres et généreux dans leurs encouragements.Avec en plus toujours les encouragements de Jean Pierre et Pascal, je progresse à allure constante, toujours dans le même rythme.Un petit effort avant de tourner pour un vent plus favorable, mais le ventre me rappelle à l’ordre. Et juste avant le ravitaillement du 41ème km, je stoppe. Il faut que je vomisse. Sous le regard inquiet de Jean Pierre et de l’officiel sur la moto, je prends le temps de bien me vider, puis l’air de rien, mais surtout soulagé, je repars à mon rythme. 
Je m’arrête pour la première fois à un ravitaillement à celui qui suit, où je bois un verre de coca puis un second d’eau.
Malgré cet arrêt, je passe un peu plus loin au marathon en 2h48′. 15km/h : sur les bases de mon objectifs.


C’est reparti. Je reprends de l’énergie un peu plus loin avec de la boisson Meltonic. Pendant encore quelques kilomètres je maintiens le rythme, mais je n’arrive plus à m’alimenter comme il le faudrait. Au 46eme km, je prends donc le temps de bien boire au ravitaillement, mais je ne parviens plus à maintenir l’allure. Je n’insiste pas et essaye de rester le plus en aisance possible.
Je passe au 50eme plus lent que prévu, mais je me doute que maintenant l’objectif sera d’essayer de perdre le moins de temps possible, d’autant que le vent est maintenant plus bien soutenu. Plus de 30km/h avec de bonnes rafales à plus de 50…a couper les jambes ! Mais la moitié de course est franchie !
Je parviens à garder une bonne intensité sur la fin de cette seconde boucle rouge et rejoins le gymnase tout en restant focalisé et concentré sur la bande rouge au sol.Je vide quelques verres dans le gymnase et repars.À la sortie, je me lance pour moi même, avec à mes côté JP et Pascal : « plus que deux jaunes et une rouge »…presque rien !
Je me concentre sur la ligne jaune pour un moment d’auto-hypnose. Et comme j’aime à décrire ces moments : « m’extraire de mon corps pour oublier la douleur. »
Fini la portion de vent favorable, nouveau ravitaillement. Je compte maintenant les kilomètres à rebours… Plus que 43…plus qu’un marathon ! On se rapproche de l’arrivée.Il ne reste plus qu’à serrer les dents et c’est bon !!! 
Le vent est très fort et je lutte. La voiture ouvreuse nous fournit quelques informations sur les écarts.
La moto de l’officiel toujours quelques mètres derrière à ronronner. Comme depuis le départ. 
Fin de la portion vent de face, on bifurque à droite pour faire direction sur Steenwerck. Avec le plaisir d’avoir à nouveau le vent de dos. Bien agréable même si les jambes commencent à se faire lourdes. 
Et je cherche du regard le clocher de l’église pour me motiver vers mon objectif. J’arrive à conserver une allure à 4’20 » au kilo. Allez, plus que 34 kilomètre. Plus que 1/3 de la course.


La douleur n’est qu’une information !Sur les conseils de Pascal, j’essaye de garder une fréquence de foulée élevée.
Nous rentrons dans la ville. Soulagement. Le gymnase est tout proche. Avant dernier passage avant l’arrivée.
Je m’y engage, m’y ravitaille, et en repars aussi vite que possible.
C’est reparti pour une toute dernière boucle. Maintenant, chaque portion du parcours emprunté sera la dernière. J’ai dans la tête l’image de packman qui mange en avançant comme je grappille la route bitumée pour aller vers l’arrivée. 
C’est reparti pour la dernière ligne rouge…avec ce gros vent de face.Après plusieurs minutes, je croise le second. J’ai maintenant une quinzaine de minutes d’avance sur Thomas Lepers.
Même si l’objectif pour moi n’est pas la place, au vu des conditions venteuses et de la forme physique dégradée, c’est une satisfaction que j’apprécie et dont je me nourris. 
Je résiste vent de face, sachant le vent bientôt favorable.
Heureusement, je double maintenant depuis 1 tour les derniers coureurs parti à 6h du matin en plus de ceux partis la veille. Une source de motivation à chaque encouragement croisé.Et ils ne manquent pas, pour la plupart, de m’encourager, et de mon coté, je ne manque pas de les encourager. Chaque encouragement que je reçois ou que je donne me donne un peu de force pour aller encore plus loin.
Voici l’amorce du pont juste avant le premier ravitaillement de la boucle rouge. Une petite montée qui pour moi est un repère positif.À mi montée, on tourne à droite, et d’une part c’est ensuite de la descente jusqu’au point de contrôle, mais en plus le vent devient favorable, et ce pour une grande partie de cette boucle.Plus que 27 kilomètres !
J’arrive à maintenir une allure de 4’30 » au kilomètre.Loin de mes volontés premières, mais au vu des conditions venteuses et de mon état, je n’ai d’autres choix que de m’en contenter. Je fais de mon mieux pour entretenir une fréquence de foulée correcte.Le clocher à droite, je m’en rapproche même si ce n’est que temporaire. J’ai maintenant mes repères sur ce parcours déjà bouclé à deux reprises.
Me revoilà sur la portion de piste, où Pascal m’encourage : « c’est du trail, c’est pour toi !! »… Et je relance sur le goudron qui suit.
Ma voiture ouvreuse profite de quelques instants pour prendre des photos et me lancer de chaleureux encouragements. Un réconfort supplémentaire.Le second ravitaillement approche. Ce sont maintenant des objectifs intermédiaires pour moi. Aller jusqu’au ravitaillement et m’offrir une courte pause pour prendre le temps de boire, puis repartir.Pascal et Jean Pierre m’attendent à la sortie pour me suivre à nouveau. La voiture, elle, m’attend un peu plus loin. C’est reparti pour le convoi…
Direction le prochain pont.Je me rapproche de la fin de cette dernière boucle rouge. Le moral reste bon.Sur le pont, le vent de coté me chasse, mais je reste sur une bonne allure. En puissance !


Et je relance dans la descente. Encore et encore.
La fin de la boucle approche. Un dernier virage pour reprendre la direction du gymnase, vent de face. Comme l’impression à chaque fois de se prendre une claque. mais je mets le « mode tracteur ». En puissance à nouveau. Et je maintiens la cadence jusqu’au cœur du village. Toujours encouragé de près par mon staff.Chacun leur tour d’ailleurs, ils prennent un peu d’avance, pour rejoindre la voiture ouvreuse, et s’enrichissent d’une information concernant l’écart qui me sépare du second qu’ils me communiquent aussitôt. L’écart grandit malgré ma perte de vitesse. Tant mieux, je ne suis pas le seul à décliner.
Je ne dois plus craindre de retour de l’arrière, nous voilà maintenant à 17 minutes, mais je souhaite toujours faire le meilleurs chrono possible. Je ne lâche donc rien.
Plus que 18 kilomètres ! Je suis foudroyé par une ampoule à l’orteil…un ongle en moins ! Une décharge électrique me remonte du pied au moment ou l’ampoule…décolle l’ongle de mon orteil gauche…je reste concentrer…
La douleur n’est qu’une information !!!Je serre les dents, la douleur s’atténue progressivement. Je reprends une foulée normale, mais la vitesse chute progressivement … inévitablement.
Voilà. Je reviens une dernière fois au gymnase. Allez, la prochaine fois, c’est l’arrivée !
J’entre, bois quelques verres, puis repars…
Dernière boucle ! Ligne jaune. Plus que 16km !
Je branche d’emblée mon regard sur la ligne jaune et reste concentré. Plus que 16km et c’en est terminé !
La relance se fait progressivement mais difficilement. Un petit 4’40 » au kilo. Il est temps que ça prenne fin !
Maintenant, c’est fait, je ne peux plus faire sous les 7 heures. A moins de terminer à 15 km/h, ce qui n’est plus envisageable.
Avant dernier pont. Dénivelé minimum sur ce 100km, mais l’allure devant être la plus constante possible, la moindre montée s’en ressent.
Au loin, je vois un maillot jaune. Maillot jaune des « Kékés du Bocage ». Je reconnais Sophie, dont son père, Jean Michel, compte plus de 400… 100 bornes ! Et elle doit commencer à en compter pas mal !Elle se retourne plusieurs fois. Je lui fais coucou à chaque fois ! Pascal se pose des questions ! Je lui dit la connaitre…quand même !Lorsque je la double, nous échangeons quelques rapides encouragements mutuels.
Juste après, c’est l’avant dernier ravitaillement. Tout est bon pour positiver et enclencher un compte à rebours pour tout !Je ne m’arrête pas longtemps. J’arrive à nouveau à accrocher du 3’30 » au kilomètre.
Je pars pour mes 7 derniers kilomètres vent de face…mais quel vent ! Lorsque Jean Pierre passe devant pour rejoindre la voiture ouvreuse, c’est un véritable parachute qu’il traîne avec son imperméable jaune ! L’allure descend à 4’50 » au km !!!
En résistance, j’arrive au dernier ravitaillement. Le dernier, synonyme de vent bientôt…FAVORABLE !!!Il ne restera bientôt plus que 5 kilomètres. 5 kilomètres vent de dos (ou presque !) avec le clocher de l’église droit devant !
J’ai la sensation d’accélérer un peu…mais ce n’est qu’une impression !! Tout juste, j’arrive à maintenir du 4’40 » au km…et encore ! Mais je tiens bon. Pascal me donne tout ses encouragements.
Un peu après le ravitaillement, comme convenu, Jean Pierre prends les devant pour rejoindre l’arrivée et prendre le temps de filmer. Le pauvre, entre ravitaillement, suivi Facebook, prise de vue vidéo et … 100km de selle, non seulement il n’a plus de genoux et de fesses, comme Pascal d’ailleurs, mais il ne sais plus où donner de la tête !!
Pascal reste derrière moi pour m’accompagner sur ces dernières minutes.
Dernier pont. L’écart est monté à 20′ avec le second. La montée du pont se fait laborieuse mais toujours en puissance.Qui dit montée dit descente à suivre ! Ouf !J’allonge au maximum. C’est la fin, plus que … 2km !
Les 5 derniers kilo étant indiqué, le compte à rebours se fait plus précis. Mais l’impatience me gagne !
Le passage du panneau de Steenwerck annonce le dénouement. Un régal.
Un régal stoppé net à 1500 mètres de l’arrivée par une onde de choc qui me remonte droit d’en bas !Cette fois ci, ce n’est plus le pied gauche, mais le pied droit. Et la douleur est encore plus vive que la précédente. Je me mets à boiter, en posant le pied comme je peux pour une vaine tentative d’atténuation de la douleur.Je sers les dents.Pascal me demande s’il s’agit du tendon… »Non, c’est une ampoule ». Il m’encourage en me demandant d’aller jusqu’à l’arrivée…
La douleur n’est qu’une information !!

😂

 Vaste chimère !! Mais je me tiens à cette idée et je réussis à recourir à peu près correctement, même si je n’ai aucun doute sur l’état de mon ongle qui va très certainement en rejoindre beaucoup d’autre.
J’arrive au pied de l’église ! J’ose accélérer, plus que quelques centaines de mètres. C’est bon pour faire moins de 7h15. C’est déjà ça !
Dernières foulées, j’arrive à la salle et retrouve Jean Pierre qui filme, pour enfin m’engouffrer dans le gymnase et franchir la ligne d’arrivée.
7 heures, 13 minutes, 38 secondes. Ce sera le chrono de mon premier 100 bornes remporté ici à Steenwerck.
Une satisfaction même si l’objectif initial de 6h50 plus ou moins 10′ n’est pas rempli.Mais un 100 bornes, on se doit de l’aborder avec humilité, et j’en ai peut être manqué en voulant réaliser dès mon premier une performance certainement trop élevé en plus de condition rendue difficile avec le fort vent.Mais qui sait… peut être sur un prochain ! 🙂

La course terminée, nous avons bien mérité d’aller à la cabane à frites ! Le tout arrosé d’une bonne bière locale, nous voici de retour sur terre pour récupérer nos esprits !

La journée se voit clôturée de belle manière, dès 19 heures, par une cérémonie des récompenses où l’ensemble des concurrents sont invités à monter sur le podium.Parce que nous sommes tous vainqueurs des 100 bornes de Steenwerck !

PODIUM SCRATCH HOMME
1er Erik CLAVERY 07:13:38
2ème Thomas LEPERS 07:34:03
3ème Jean Baptiste BAGUET 07:43:30

Et pour cette première, un immense merci à mes deux compères qui ont eu le courage de martyriser leurs fessiers et détruire leurs genoux, mais qui malgré tout m’ont encouragés jusqu’au bout pour que je puisse terminer cette épreuve au mieux.
Et toujours un grand merci à vous tous pour m’encourager, me suivre, et pour vos nombreux messages d’après course que je prends bien soin de lire un à un ! 

2 commentaires
Ajouter une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d’un *