27 mai 2022 – Volvic
Ce ne devait pas être le premire trail de la saison, puisque je devais participer au Trail du Ventoux en mars. Mais un début de saison chahuté en à voulu autrement.
Une blessure à l’ischio droit aux départementaux de cross, puis à l’ischio gauche sur le Dernier Homme Debout d’Orvault fin février m’obligeant a arrêter à la 11ème boucle…et puis sur mon footing de reprise, mi mars, c’est au tour du mollet gauche de lâcher…bilan échographie : déchirure !
Autant dire que les premier mois « d’entraînement » ont été « allégé » en course à pied.
En bilan ? Peu de course à pied, et du vélo connecté en reprise. J’en suis même arrivé à retourner nager une fois par semaine en désespoir de cause !
Les 9 semaines qui ont suivi, c’est principalement sur le vélo que je les ai passé.
4300km, soit une moyenne de 344km par semaine (avec notamment 1 semaine off complet!), pour « seulement » 400km de course à pied…avec des semaines à 30km (2 sorties de 15km), soit une moyenne de 17,5km par semaine. Principalement des sortie pour « tester » le mollet…pas convainquant du tout !
Et puis sur l’échographie du 5 mai : la délivrance. La déchirure a cicatrisée ! Je reprends la course à pied. Ouf !
Les 4 semaines suivantes, qui m’emmène à la VVX, je cumule encore 1230km de vélo, soit 307km par semaine en moyenne, mais j’augmente à 61km par semaine de course à pied (244km).
Pas exceptionnel vu que dedans sont comptabilisés les 80km et 2700m de D+ de la VVX…
Surtout que dans ces 4 semaines, il y a l’organisation du 24h running de Nantes VINCI Énergies, qui cumule pas mal de stress, et surtout de fatigue. 1 semaine avant mon 80km, j’enchaîne 3 nuits à moins de 1h30 de sommeil !
Mais qu’importe, ma participation à cette épreuve est née d’un projet entre copain.
Ma femme et 3 amis participent à l’épreuve, et je les y accompagne.
L’objectif n’est pas la performance, mais le plaisir de courir, de renouer avec le trail, et de participer à mon premier trail en Auvergne. Terrain que je connais un peu pour y avoir couru en solo ou avec l’ami Kinou Bringer ainsi qu’en randonnée l’été dernier en famille. J’y avais également fait un raid orientation avec mon frère il y a une vingtaine d’année !
Bref, je viens participer sans aucune ambition, pour reprendre mes marques en vue de la saison à venir.
Nous arrivons le mercredi, j’en profite même pour terminer à vélo sur un tronçon de 90km entre Aubusson et notre camping au pied du Puy de Dôme. Un super parcours sur de petites routes locales, vallonnées comme j’en ai peu l’habitude, et avec le soleil en compagnon. Un régal.
Le lendemain, nous allons récupérer les dossards et je fais mon petit footing de veille de course. 6km autour du Lac d’Aydat. Les sensations ne sont pas extra, la fatigue est importante, mais peu importe, pas de stress, la course de demain sera belle et je compte bien courir à ma main pour prendre le plus de plaisir possible dans ce décor. En début de semaine, j’ai rapidement fait mes estimatifs de temps de passage, je pars donc pour 7h15 de course. Ça devrait passer…mais les repères manquent pour être précis.
Soirée tranquille entre copains, à 19 sur la terrasse du mobile home, pour terminer tôt et se coucher de bonne heure. Mais au final, c’est à 23h que nous éteignons les feux !
Le vendredi matin, matin de course, c’est à 4h25 que le réveil sonne. Les yeux piquent et la fatigue des derniers jours vient s’accumuler à ce réveil matinal.
Céline, François, Fred, Fabien et moi dans le camion, nous partons pour rejoindre le départ à Volvic.
40’ de route plus tard, nous nous garons en bas de la ville, que nous remontons à pied jusqu’à l’ancienne usine Volvic. Le temps de faire nos affaires et de passer aux toilettes, nous arrivons tout juste 5’ avant le départ.
Apparemment, on m’a appelé au podium, j’y passe, mais ne sachant pas quoi y trouver, je me dirige vers la ligne de départ, celui-ci étant dans quelques secondes.
Je me dirige rapidement vers Céline pour un bisou de bonne course et vers les copains pour un check, puis chacun prend sa place pour se positionner là où il juge bon de se placer. Pour ma part, je me faufile en première ligne.
Coup de starter, je m’élance à bonne allure pour me dégager mais prend rapidement mon allure de train. Je me retrouve en tête en compagnie de Théophile et nous voilà bien vite esseulé dès les premières pentes.
Nous nous immergeons directement dans la pénombre du bois au première lueur du jour, sur un chemin confortable montant progressivement et parsemé de quelques racines. Je reste en tête, plus à mon aise pour assurer mes appuis, n’ayant pas pris le soin d’allumer ma frontale STOOTS.
Personnes n’étant devant, je me permets de caler mon rythme comme je le sens.
Nous montons à deux le premiers des Puy de la chaîne que nous allons suivre, le Puy de Nugère. Je mène la danse toujours majoritairement devant Théophile. Je préfère. Au moins, je vois mes appuis !
Puis dans la descente suivantes, je suis surpris de voir débouler un troisième coureur, Julien, qui descend en trombe, nous passe devant et prend quelques mètres.
Nous enchaînons rapidement sur l’ascension suivante, le Puy de Jumes, tous les trois, en changeant de temps en temps le lead, chacun notre tour.
Des descentes en escaliers sur lesquelles j’en profites pour me projeter sur la diagonale des Fous que je prévoie en octobre, en remettant en place ma technique de descente double appuis, que je trouve moins traumatissante, plus « ammortissante », plus souple. Ca passe bien et la descente se déroule à bonne allure.
Nous poursuivons. Le Puy de la Coquille, puis le Puy de Clermont, et le Puy des Gouttes pour terminer par le Puy des Porcherolles !
Nous relançons et doublons les derniers coureurs du 110km, tout en croisant des coureurs du 224km sur leur fin de course.
Le plafond nuageux et bas et nous ne pouvons rien voir de ce qui nous entoure. Nous devons pourtant être vers le pied du Puy de Dôme.
Julien accélère juste avant le Puy de Dôme. Je temporise derrière Théophile qui reviens progressivement. Nous revenons, passons devant et le lâchons même. Moi toujours derrière Théophile. Ce qui me va bien !
Un virage à gauche, des encouragements des copains Elo et Romu, et c’est parti pour l’ascension du Puy de Dôme. Chemin que je connais pour l’avoir parcouru à l’entraînement quelques années auparavant plusieurs fois de suite. Une montée régulière sur un chemin propre. Après 2 virages, le temps de réaliser, je me retourne pour encourager mon Régis, qui lui est donc sur le 110km (je le pensais sur la même course que moi). Une belle surprise qui me fait bien plaisir. Puis je poursuis à bonne allure, sans bâton. Objectif Réunion oblige, je commence à m’obliger à marcher cadencé, avec les bras, mais sans ce matériel pourtant bien bénéfique.
Julien commence à être distancé derrière, Théophile s’accroche. Je poursuis sur mon rythme, à une intensité élevée, et relance à la moindre occasion.
Après le 15ème virage, Julien est définitivement lâché, et nous partons avec Théophile sur le tour du sommet.
En haut, nous contournons le sommet par le chemin dallé, mais sans avoir l’opportunité de voir le moindre panorama. Les nuages sont si dense qu’on ne voit pas l’immense antenne qui surplombe le puy.
Au ravitaillement, je suis un peu plus rapide que Théophile et repars devant, tout en sachant, au vu de ses qualités de descendeur, que je devrais bientôt le revoir. Nous croisons et doublons beaucoup de coureurs au ravitaillement et lors de la descente. Des coureurs du 110km que nous doublons, ajouté aux coureurs de notre course que nous croisons dans la descente. Une belle occasion de s’encourager mutuellement dans cette difficulté.
De retour au pied, j’ai la surprise de voir les copains et les enfants, qui m’encouragent, ce qui n’était pas prévu puisqu’ils devaient être présent pour les autres. Mais c’est un bref mais intense moment de plaisir qu me requinque !
Théophile ne me suis pas après le ravitos du 32ème km.
Je maintiens environ 14/14,5km/h. Des allures travaillées très régulièrement ses dernières années pour le 24h, puis le 100km.
54km, doublé lors de mon arrêt remplissage de bidon par deux coureurs au dossard rouge, j’en tombe des nues. Je n’avais vu personne juste avant sur les belles lignes droites. Et lorsqu’ils repartent, il me déposent et je ne comprends pas leur fraîcheur et comment il peuvent aller aussi vite. D’autant que l’un d’eux n’a quasiment rien sur lui, autant dire pas de matériel obligatoire.
Je repars sans espérer revenir sur eux, mais inquiet de me faire à nouveau doubler et sortir du podium.
Cela fait longtemps que je ne me suis pas confronté sur trail, les pensées vont dans tous les sens et je me dis que les gestions de course ont bien évoluées ces derniers temps !
Il reste 35km, et il est hors de question que je ne fasse pas un podium. Cela me tiens à cœur, je veux le faire pour celui qui m’a supporté et qui crois en moi depuis mes débuts et qui se retrouve dans une situation très compliquée. Je n’ai pas le droit de baisser les bras, je dois tout donner, faire abstraction des douleurs qui apparaissent fatalement. Deux ampoules sous les ongles de pieds, qui sauteront après la course. Les cuisses qui se durcissent, peut être par manque de travail spécifique.
Les ischios qui se tendent.
Le profil est plutôt roulant et « rapide » sur cette fin de course.
Au 58ème kilomètres, c’est l’ascension d’un nouveau volcan, la Puy de Louchadière, la pente est raide. Je ne cherche même pas à courir. Un pas rapide sera bien suffisant, surtout dans l’idée de garder de l’énergie pour la suite. Néanmoins, toujours en doublant des coureurs des autres courses, certainement du 43km, je garde une fréquence la plus élevée possible, entraîné par les bras. Toujours dans l’analyse, et ressenti, l’autodiagnostic, dans ce que m’a apporté le Running Yoga, à savoir vivre le mouvement plutôt que de le subir, j’optimise mes mouvements de bras pour qu’ils me soient le plus bénéfique possible. Plutôt satisfait de ma montée, je peux ensuite relancer sur le tour du cratère avant d’entamer la descente en lacets.
Puis, à nouveau , c’est reparti sur des chemins plus roulant jusqu’au ravitaillement suivant, dans la carrière au cœur du Puy de l’Espinasse.
Bien sure, je ne vois plus les deux coureurs partis devant, mais néanmoins, je double, encourage et me fait encourager par nombre de coureurs des autres courses.
J’arrive au ravitaillement où se retrouve bon nombre de concurrents, mais toujours pas trace de mes 2 prédécesseurs. Je fais un ravitaillement express tout en prenant quand même soin de bien m’hydrater, et je repars en laissant sur place les nombreux autres participants.
Enchaînement de chemin sur lesquels j’arrive à conserver une bonne allure, mais les 60km sont passés et les jambes, au vu du manque de préparation en course à pied, commencent à faiblir.
Je temporise sur le flanc du Puy de Verrières bien malgré moi. Je n’ai plus les moyens de faire parler les jambes !
Le chemin redescends et je peux laisser dérouler. Avancer en limitant les efforts, en m’économisant au mieux. L’objectif est maintenant le point d’eau, où je n’envisageais pas de m’arrêter au début de la course car « seulement » 3km avant le ravitaillement d’après, mais qui maintenant m’est un amer précieux.
Je surveille toujours derrière moi, ne souhaitant pas descendre du podium.
C’est un plaisir d’arriver au Manoir de Veygoux. Il n’y a effectivement que du liquide, mais la chaleur bien présente l’impose de me réhydrater et je vide d’un trait une bouteille d’1/2 litre d’eau gazeuse avant de reprendre ma course. Course interrompre au bout de quelque mettre, car avant la sortie, une fontaine me fait de l’œil. Je m’arrose abondamment pour faire descendre la température corporelle et enlever le sel qui me coule dans les yeux.
Je repars sur le faux plat au petit trot, et relance dès que le chemin redescend. Un nouvel enchaînement montée/descente et c’est le ravitaillement du 69ème kilomètre !
Avant d’y arriver, je verse un sachet de boisson Meltonic fruits rouge, en m’épargnant cette fois le fait de me mettre trop de poudre sur les doigts, et arrive au ravitaillement flasques prêtes à être remplies.
Je m’y arrête le temps refaire le plein de celles-ci, de sortir mon gobelet et de boire 4 verres de coca d’affilé !
Je repars bonne allure, du moins aussi bonne qu’elle puisse être après 70km, pour rejoindre un monotrace qui m’emmène le long des Gorges d’Enval. J’arrive à doubler les coureurs du 40km, parfois en mode sanglier par les fougères, parfois aidé par leur bienveillance, et alors ils s’écartent pour me laisser passer.
Le single est parfois plus technique, parfois bien roulant, mais reste réellement très agréable dans un décor 100 % nature ?
Les kilomètres défilent…lentement…et le sentier s’élève de nouveau. Il reste environ 8 kilomètres. c’est l’avant dernière montée signalé sur le profil de course. J’alterne entre marche et course, souhaitant être le plus régulier possible tout en avançant bon pas.
Alors qu’il ne reste plus que 7 kilomètres, un coureur arrive sur moi rapidement. Ouf. Il porte un dossard jaune.
Je lui demande de quelle course il fait parti… « le 110km duo…mais t’inquiète pas, celui qui est derrière toi, je l’ai doublé il y a longtemps, au ravitaillement de la carrière! »
Je ne sais de quel ravitaillement il parle, si c’est de celui du 49ème kilomètre, à la carrière du Puy de Ténuzet, ou de celui du 58ème kilomètre, à la carrière du Puy de l’Espinasse. Qu’importe, ce dernier est passé depuis 15 kilomètres, et vu l’allure du coureur qui vient de me déposer, l’écart doit être important. Et donc, dans ma tête, la troisième place est « sauvée ». Le rythme s’en ressent immédiatement et l’allure baisse. Je rentre en mode gestion complète et poursuis mon ascension, tantôt en marchant, la plupart du temps, tantôt en trottant lorsque la pente diminue.
J’arrive au château de Tournoël. Ouf « bientôt la fin » … enfin ca, c’est ce que je crois !!
Parce que juste après le château, ca remonte de plus belle. Et là, c’est marche oblige !
L’ascension n’est pas terminée, mais ça ne saurait tarder.
Après encore quelques minutes, c’est enfin la fin.
Check le Puy de la Bannière. Il faut redescendre dans le bourg de Volvic. Mais la descente est bien technique. Néanmoins, je reste prudent et pénètre bientôt dans le centre de la ville.
Place à la dernière montée. Montée sur bitume. Montée raide, mais montée qui mène à l’arrivée !!
C’est tout en courant que j’y arrive au bout, je relance, mais ce n’est pas complètement terminée. Encore un chemin pour accéder à l’espace d’arrivée, et enfin, au milieu des coureurs des autres courses, je franchis la ligne d’arrivé, content de mon podium, même si c’est dans l’anonymat.
Peu importe, je digère en allant m’asseoir sur une botte de paille, et regarde l’écran d’arrivée.
Et là, surprise. Devant mon nom, je vois inscrit « 1er » !
En regardant tout autour de moi les autres coureurs présent sur l’aire d’arrivée, deuxième surprise…plein de dossard « rouge »…mais ce ne sont pas des coureurs du 80km, mais du 25km !
Ce n’est que maintenant que je réalise que les deux coureurs qui m’ont doublé au 49ème kilomètres ne faisait pas parti de ma course, et que j’avais relancé constamment, croyant être troisième, alors que j’étais déjà en tête !!
Au final, je franchis la ligne en 7h19, après avoir pronostiquer 7h15, et le second arrive 22’ après, il s’agit de Julien. Encore un peu après, c’est François qui déjà, arrive vainqueur du 110km. Un plaisir de le revoir et d’échanger quelques mots.
Puis après être passé sur le podium puis sur sur le plateau télé, je retourne à la voiture, que je rapproche de l’arrivée pour y attendre Céline, auteure d’une magnifique course. Je l’avais estimée en 11h00, elle fera 10h41, avec une magnifique gestion de course.
Le bilan est très positif, nous sommes 5 à terminer, chacun en remplissant ses objectifs, en ayant passé une bonne journée, un bon weekend, bref, des moments comme nous souhaitons en vivre plus souvent !
Matériel utilisé :
– Cuissard et maillot Skills
– Manchons de compression et chaussettes BV Sport
– Gel (endurance, salé, ultra endurance) et boisson énergétique (menthe, cirton et fruits rouges) Meltonic
– Frontale Stoots au tout départ
– Chaussure Salomon Sense Ride 4 et gilet Salomon
– Casquette à fleur rouge !
Gestion de course :
– Sans assitance
– Ravitaillement de course (1/2 banane et coca sur chaque ravito)
– Départ au train avec le souhait de faire une gestion de course régulière sans a-coup
– Tous mes gels et boissons énergétiques dans mon gilet (2 flasques : 1 eau + 1 boisson)
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