Gap : 1er Championnat de France de Trail


Weekend exprès !

Vendredi 16h30, fin du boulot ! C’est parti pour un long weekend, une longue course !
Direction la maison dans un premier temps, pour terminer de chargé le camion et embarquer toute la petite famille. Nous voilà chargé malgré le volume du véhicule !

Direction Châtellerault et les beaux parents ! Nos trois jours étant fatiguant, nous y laissons les enfants et mangeons sur le pouce un excellent repas « de la mer » … un régal pour bien débuter le weekend !

Nous reprenons la route. Chauvigny, Montmorillon, le Dorat. Il commence à se faire tard, il pleut des cordes mais l’avantage, peu de monde sur la route. J’engrange les kilomètres. Toujours ça en moins à faire demain. Et surtout, Céline a sa course à 17h, alors si nous voulons être à l’heure, pas de temps à perdre !
La Souterraine, Guérêt…bientôt 23h à l’approche de Montluçon.
Autoroute direction Clermont Ferrand…la pluie ne s’arrête pas…des trombes d’eau, on n’y voit pas à 50m…
23h30…c’est décidé, un calcul rapide de la route restante…ça devrait aller demain matin pour la course de Céline. Une aire d’autoroute tranquille, je m’arrête…nous nous installons et dormons à l’arrière du camion. Ouf !

2h30…un bus se gare juste à coté de nous ! Super l’aire tranquille ! Tout le monde descend…c’est la pause ! 45’ de pause, à discuter, tout autour de notre voiture … pur bonheur ! Je me rendors à leur départ.

7h30…c’est le réveil. Pas la peine d’essayer de se rendormir, j’y arriverais pas ! Petit déjeuné rapide, et nous reprenons la route. On devrait arriver en avance finalement !

Clermont Ferrand…la sortie Saint-Etienne est en travaux, il faut prendre la prochaine…
Oups…
…je me rends compte après 10’ que j’ai raté la sortie !!! Nous avons passé Clermont depuis 30km ! Avec ce temps, je n’ai même pas vu la ville !! Demi tour à la sortie suivante, retour sur nos pas, et je retrouve enfin, la bonne route. 45’ de perdue !
Toujours une pluie à ne rien voir…et moi je roule…un peu vite !
Massif des monts du Forez…une belle descente bien droite…je passe devant une aire d’autoroute…et en vois sortir une voiture bleue…gyrophare allumé… et là je me dis… »ça c’est pour nous ! »
Pas manqué ! Elle me double, annonce joliment derrière sur un écran « Gendarmerie Nationale – Suivez-moi »… On s’arrête un peu plus loin…
« Monsieur, vous saviez à combien vous rouliez ? » « Heuuu…oui, un peu vite c’est vrai…peut être 125/130 ?!? :-/ » … « 137 ! C’est une 4 voies limitées à 110, et 100km/h par temps de pluie »… aouch…
Bilan : 2 points, 90€ … c’est moche !
Et en prime 30’ de perdue en plus ! Ca s’annonce limite pour la course à Céline…mais à la fois, j’aurais respecté la vitesse j’aurais perdu moins de temps !!!

La route se poursuit. Saint Etienne…Lyon…Grenoble…ah non…pas Grenoble ! Céline qui vient de prendre le volant à fait un petit tout droit…en direction de Chambéry. 15’ de plus dans l’escarcelle !
C’est reparti…Grenoble…et là la galère commence. Route sinueuse, tracteur, camion…voiturette…un petit panache de tout ce qui met les nerfs à vif !

L’heure avance, je regarde le GPS…on peut « peut être » y arriver, mais ca va être chrono !

A 15km de Gap, on fait un « pit-stop » pour que je reprenne le volant. Céline se met en tenue dans la voiture.
Nous arrivons sur Gap…16h00.
Nous trouvons une place. Par chance, juste à coté de l’arrivée, elle-même à 1000m du départ. Ouf ! … 16h15.
Céline part dans 45’, il faut récupérer son dossard…puis nous filons au départ…elle ne comptait pas s’échauffer. Un 12km avec 60m de D+ sans entrainement…elle s’échauffera en course !

Pendant qu’elle court, je pars participer à une conférence organisée par la fédé. J’en rate son arrivée, elle a couru plus vite que prévu !!

On retrouve Pascal, quelques autres copains coureurs et nous filons à l’hôtel en prévision d’une bonne nuit de sommeil !

Nous retrouvons l’ensemble du Team adidas à table, tous autour d’Olivier et de sa bonne humeur ! Seul manque à l’appel Sébastien (Spelher), parti se coucher tôt.

Un bon gros repas bien agréable, et à 22h, tous au lit ! Pas le temps de regarder un film ! Tant pis, je me le garde pour les Templiers !

Dimanche 6 octobre…le jour J. Réveil 4h15. Départ dans 2h15…dur le réveil !
Toutes mes affaires, préparées la veille, n’attendent plus que d’être portées !
J’enfile tout, bien couvert, je mange léger, tout est prêt.
5h nous décollons !
Direction le centre ville pour se garer près du départ. Une erreur et nous voilà parti pour le tour entier de la ville ! Nous avons le temps !
Une place de libre, super, nous sommes à quelques mètres du départ.

Je pars m’échauffer dans la nuit, en sortie de Gap, une trentaine de minute avant de revenir sur le site de départ. Il commence à y avoir du monde.
Pas de sanitaire, un bosquet à coté de la voiture fera l’affaire, j’enlève mes vêtements d’échauffement, visse ma frontale Led Lenser et pars rejoindre le départ…il est déjà 6h25…je ne suis pas en avance ! Et j’ai mon GPS à récupérer !

J’arrive devant le 1er sas…j’étais apparemment attendu … il ne restait plus qu’une seule balise à récupérer ! Tant pis, je suis contraint de courir avec !  Je rentre dans le sas, me rapproche de la ligne, et me place derrière Romu De Paepe. Je n’ai pas à attendre trop longtemps, un petit Christophe Colomb et le départ est donné ! Le peloton se met au trot et s’élance dans les rues de Gap pour se diriger vers la montagne.
Quelque mettre éclairé par les lampadaires, puis c’est le noir totale. Chacun allume sa frontale.
Devant, quelques unités prennent le contrôle des opérations et n’attende pas. Derrière, le peloton reste pour l’instant bien groupé sur les portions bitumées. Bientôt, la file s’étire sur les premières pentes plus raides.
Je reconnais Patrick Bringer et son imperméable jaune, Sylvain Court n’est pas bien loin, avec Fabien Antolinos à ses cotés. Dans le groupe, Thomas Lorblanchet est également présent, tout comme Sébastien Spehler que je reconnais facilement avec son sac adidas sur le dos. Nicolas Martin et à coté de moi, derrière tout ce beau monde, prudent.
La montée au lac s’effectue à bon train, mais tout le monde reste malgré tout bien groupé. Devant, Michel Lanne et un autre coureur ont pris quelques mètres.
De nuit, le temps passe vite et nous voilà sur la bonne piste roulante qui nous mène directement au pied du premier mur de 800 m de dénivelé qu’il nous faudra escalader pour arriver au premier sommet, culminant à plus de 1900 m.
Le groupe s’étire et s’effiloche au fil des kilomètres de plat. Je me retrouve aux avant postes, avec toujours à mes cotés Fabien et Patrick qui reste parmi mes favoris.
Le ravitaillement de « Le Replat » arrive bientôt dans le noir. Je jette ma frontale à Pascal, n’en ayant plus besoin. Je fais un ravitaillement éclair, puisqu’après 8km de course, mon bidon est presque plein et que je n’ai besoin de rien…je ne m’arrête donc pas et me retrouve en tête de « groupe », si tant est qu’il y ai un groupe ! Nous voilà tous éparpillé.
Nous sortons du bois juste après, les premières lueurs du jour apparaissent.
Encore quelques mètres et c’est le virage à droite, synonyme de début d’hostilités !
Nous débutons par une piste caillou bien pentue. Les groupes se reforment, et je vois Fabien, Sylvain, Patrick, Thomas, Lionel Trivel revenir avec 2/3 autres coureurs. Nous restons groupés jusqu’à ce que nous quittions le chemin pour nous engager sur un sentier…la pente s’accentue encore. Quelques passages mains au sol. La course commence !
Notre groupe s’étire sérieusement. Devant, deux coureurs parmi lesquels Michel, derrière, un petit écart est effectué. Je concède quelques mètres au groupe de chasseurs sous l’impulsion de Sylvain, Fabien me doublant, battons aux mains, tout en puissance.
Les jambes chauffent, le moral tien bon, le groupe se maintien à proximité, une dizaine de mètres à peine. Je suis satisfait n’étant pas du tout dans mon milieu.
Plus bas, quelques coureurs. Je vois Sébastien qui monte progressivement.
Le sommet approche à grandes enjambées. Droit dans la pente à travers alpage et rocher.
Je regarde régulièrement mon altimètre qui me sert de repère. Objectif : 1900m.
Petite relance avant l’assaut final. C’est bon je reste au contact, c’est positif !
Nous y arrivons à ce sommet !
Nous voilà à la queue leu leu. Toujours les deux hommes bien en tête, avec presque 2’ d’avance, puis nous filons en fil indienne pour entamer les crêtes.
Les appuis deviennent techniques comme j’aime…pas ! Ca part dans tous les sens. ET puis des descentes raides, je m’y fais même si je manque de sérénité. Je décroche un peu. La bosse suivante, j’arrive quand même à récoler à la queue du groupe. Devant, Sylvain à pris la poudre d’escampette. Fabien part à sa chasse. La course est animée !
La descente suivante, je lâche définitivement prise. C’est trop rapide pour moi avec mon ischio qui commence à tirer lorsque j’allonge la foulée…15ème kilomètre…je ne suis pas arrivé !
Dans cette seconde descente, un ovni me double…c’est Sébastien. Je ne cherche même pas à suivre, c’est un acrobate !
Je reviens malgré tout sur lui dans la dernière montée de cette crête. La montée vers l’antenne.
En haut de cet enchainement de première difficulté, je me retrouve juste derrière Thomas et Sébastien. Devant, ils sont juste devant, mais je me doute que la descente vers le col leur sera plus favorable.
C’est la descente…Sébastien part vers son destin, quant à moi, je suis Thomas à distance. Fébrile aujourd’hui dans les descentes pour ma part.
Descente technique, je m’accroche aux branches… AIE ! … c’était une ronce ! Douleur furtive pour revenir vite dans la course, main balafrée.
Bas de la descente…ouf ! Je ne suis pas si loin des deux coureurs qui me précèdent.
Nous entamons maintenant jusqu’au col un faux plat régulier. Je prends un train régulier, gardant le même écart avec les deux coureurs devant. Je suis plutôt bien tout en me préservant.
18ème kilomètre, col de Gleize. Je suis 11ème et encore bien frais. Maintenant, c’est une longue descente jusqu’au ravitaillement suivant ou sera placé Pascal.

France Gapen'Cimes

Au col, Céline m’y attend. Je lui lance mon bidon vide et prends celui qu’elle me tend. Tout va bien.
Après quelques mètres de plat, j’entame la descente, toujours Thomas en point de mire. Nous sommes au même rythme.
Une belle descente en single ou j’avance à bonne allure malgré les limites que m’imposent toujours ma jambes.
Les virages s’enchainent en fond de vallée. L’allure est bonne et je ne peux prendre aucun risque. Je reste satisfait de ma gestion jusqu’à présent, tout en conservant une place honnête.
Chaque portion plus découverte me permet de voir les deux coureurs devant moi et de jaugé l’écart. Il se stabilise malgré tout. Et puis quelqu’un d’assis dans un virage sur le coté.
Mince !
C’est Kinou. Dégouté.
« Qu’est ce qu’il y a ? »
« Cheville en l’air »…
« M***E ! – Besoin d’aide ? »
« Non c’est bon…allez vas y ! »
« Bon courage »
…et le temps de dire tout ça tout en courant, je l’ai déjà passé depuis quelques mètres.
Une descente qui parait plus longue que prévue…j’arrive enfin au ravitaillement suivant.
Du monde. Des encouragements. Un petit raidillon pour y arriver et je retrouve Pascal.
Ravitaillement de Rabou. 10ème. 25ème kilomètre.
J’échange mon bidon contre celui qu’il me tend. Je passe par la table de ravitaillement, vide coup sur coup 2 verres de coca et repars avec une poignée de rondelle de banane. Je suis bien et ça doit se voir. Pascal m’encourage alors que je repars tout en mangeant mes bananes !
Une partie roulante en corniche. Quelques passages vertigineux. Un sentier à moitié effondré avec une main courante que je prends par moment par sécurité, pas vraiment à mon aise sur ces portions délicate. Nous arrivons ensuite sur un passage en corniche magnifique, dans la veine de la roche. Au dessous, la falaise tombe directement dans la rivière. Un caméraman trouve la bonne idée, avec son matériel, de se mettre dans ce passage – magnifique -, d’à peine 1,50m de large !
Je suis ravi d’en ressortir !
A peine sorti, descente technique en lacet. J’ai maintenant 3 coureurs juste devant moi. Devant, c’est parti !
Quelques minutes dans ce décor montagneux et technique, puis nous retombons au niveau du ruisseau pour nous engager sur un sentier sinueux et parfois délicat. Mes 3 adversaires étant une cinquantaine de mètre devant. Je retrouve quant à moi un chemin comme à l’entrainement, et l’écart se réduit.
Nous contournons un rocher qui s’avance dans la rivière. J’évite de justesse un pied dans l’eau.
Un peu plus loin, les pieds ne sont plus épargnables ! Me voilà sur les talons des trois autres. Mais là, c’est de l’eau au dessus des genoux que je traverse la rivière. Les pieds sont trempés…j’adooooore !!!!!
Nous voilà parti pour un enchainement de chemin de bord de rivière et de traversée. Cinq de suite ! Un trail…nature !
Je double un coureur…9ème !
Le ravitaillement approche, je suis à quelques foulées de Thomas. Je l’aurais décidément chassé toute la course !
J’en double un autre…8ème …que de progrès ! Pourvu que ça dur…
Le ravitaillement est tout proche. Thomas mène, je suis dans sa foulée.
Un ponton en bois dans le fond d’un rentrant pour passer sur une petite ravine à sec. Au passage, on entend des gémissements…un coureur est dans le fond, deux bons mètres plus bas, au milieu des rochers. Thomas lui demande comment ça va, s’il a besoin d’aide…il répond « c’est bon, allez y ! »…A mon tour par mesure de confirmation je lui redemande…il me le confirme. Il n’a pourtant pas l’air en bon état. Mais le ravitaillement est juste après. On les préviendra.
On rentre dans un sous bois, pour 500m après arriver au ravitaillement. Aux premières personnes, je signale le coureur en détresse, « ça urge » !
Puis c’est le ravitaillement. Chaudun. 34ème kilomètre.
J’ai la bonne surprise de retrouver Céline. Elle a fait le 5km pour arriver à ce poste.
Malheureusement, elle ne m’apportera rien techniquement puisque je ne change pas de bidon, le mien étant encore suffisamment plein. Mais sa présence me relance suffisamment.
Je m’arrête à la table, vide 3 gobelets de coca à la suite, et repars. Je suis 7ème, et Thomas est reparti 10m devant.
Toute la montée se fait avec cet écart. Je reste accroché, virage après virage. Cette première phase d’approche jusqu’au Pic de Gleize est régulière, sur un bon sentier ou nous progressons tout en courant. Personne derrière nous…personne devant non plus !
L’effort est soutenu, mais je me sens bien…pourvu que ça dur, plus que 20km dont presque 15 de descente ! Dommage que cet ischio me titille, les fins en descente me sont plutôt favorable !
Mais nous n’y sommes pas encore, nous arrivons sur un bout de crête qui nous mène à « l’arbre solitaire »…à la croisée des chemins, il annonce la fin de cette première partie. Je commence à accuser le coup sur les derniers mètres et concède un peu de distance à Thomas. La tête commence à me tourner…c’est un début d’hypo !
Action réaction. Je termine tranquillement jusqu’à l’arbre et avale une barre et deux gels. Derrière, Nico Martin revient avec un autre coureur un peu plus loin. Je repars dès la jonction passée pour m’engager sur le long chemin plat en balcon. C’est un vrai chemin de montagne, avec des appuis irréguliers, des traces qui se séparent et se rejoignent…des casses pates que je ressens bien avec cette petite hypo que je réussis à maitriser tant bien que mal. Nico me passe et s’en va rejoindre Thomas qui a maintenant pris plus de 200m.
Après quelques minutes, je suis à nouveau en possession de tous mes moyens…sauf que je n’aime pas du tout ce genre de sol ! Chacun son domaine…et moi…j’ai encore beaucoup à apprendre en montagne !
Je progresse tant que possible, avec peu d’aisance en cherchant chacun de mes appuis. C’est difficile ! Des passages de ruisseaux en fonds de vallons, avec quelques effondrements de berge…nature et technique on vous dit ! Du vrai trail dans de vraies montagnes !!!
Je progresse avec plus de mal que de bien, du coup, 3 autres coureurs me double avec en tête de fil Fabien Chartoire. Je ne cherche même pas à suivre tellement ce terrain me déprime !!!
Enfin le bout de ce calvaire de corniche…pour en commencer un autre. Tout la haut le sommet…mais le problème, c’est que c’est justement tout là haut !
Je vois des coureurs passer les sommets. Nous sommes tout en bas…
Je commence l’ascension. Moi qui suis dans la lecture d’une biographie d’Erhard Loretan…je suis bien loin d’être alpiniste !
Mains presque à terre, non, mains à terre finalement !
Passage vertigineux, on en arriverait presque à de l’escalade…mais comment ça va se terminer ?!?
Marche forcée, pas le choix !
En contrebas qui commencent l’ascension, deux nouveaux coureurs. Avec les tenues de club, obligatoires, difficile de reconnaitre les coureurs !
Devant, les trois loustics sont déjà bien avancés !
Je poursuis la montée. Pousser sur les jambes, mains dessus pour soulager. Souffler…les 2000m sont en approche. Heureusement, le soleil nous accompagne, et le paysage est magnifique !
Ca y est, dernière rampe. Derrière les deux coureurs se rapprochent. Je reconnais Aurélien Dunand-Pallaz. Il va me croquer !
J’accélère pour arriver au sommet avant lui. C’est … dur !
J’essaye de relancer, pas bien motivé.
Ca y est ! Le sommet.
Pic de Gleize : 2161m…Erhard, ça compte un sommet à plus de 2000m ?

Gapen'cimes Pic de Gleize

C’est l’heure de la redescente. 15km direct vers le centre de Gap qu’on peut déjà voir en contre bas.
Ce début de descente et un chemin de croix inversé ! Des marches surdimensionnées à sauter, des cailloux partout à ne pas savoir où mettre les pieds. Aurélien me double énervé, ou peut être motivé !
Des lacets, quelques relances, je déroule, la cuisse qui me tiraille. Thomas Saint Girons, régulier comme à son habitude, lâche les chevaux, il part à la chasse à Aurélien. Je laisse partir, sans conviction…et poursuis ma course.
Plus le choix, si près de l’arrivée, c’est interdit d’abandonné pour tout traileur qui se recpecte…et qui respecte sa discipline et surtout ce premier championnat de France de Trail… Quitte à terminer en roue libre.
Quant à moi je termine sans plus être doublé…ouf…je suis 14ème.
Passage au dernier ravitaillement que Céline à réussi à rejoindre. Retour au col de Gleize. 1696m…déjà 350m de descendu. Encore 900m au programme !
Je passe sans m’arrêter, je change de bidon à la volée.
44km de fait, plus que 12 de descente.
Je file sur ma lancée. J’avance bien, sans excès de vitesse malgré tout…
Nous voilà de retour sur le même parcours que le France court, le trail des crêtes. Il faut doubler…ça motive ! Les pistes sont principalement larges, ce qui simplifie la manœuvre. Ca se complique lorsque nous nous engageons sur monotrace ! Le slalome devient tout de suite plus périlleux !
Pas manqué, je double sur la droite dans l’herbe…sauf que caché sous cette herbe, un caillou c’est caché…mais mon pied l’a trouvé et je m’étale de tout mon long à coté de la jeune femme que je doublais ! Prêt à tout pour me faire remarquer !!!
Je me relève aussitôt et repars…l’air de rien ! Ma seconde tentative s’avère plus efficace et je poursuis ma course à droite, à gauche, parfois sur le chemin.
Les kilomètres défilent, la fin se fait longuette.
De plus en plus de route bitumée. Nous entrons dans la périphérie de Gap…c’est bon signe !
Toujours personne derrière si ce n’est ceux que je viens de doubler du trail court.
Je progresse toujours, foulée courte, mais tellement à l’aise…un petit quelque chose de frustrant !
Enfin je commence à entendre la voie du speaker. Bientôt la libération d’une course menée sans pépin, plutôt avec aisance…sauf dans les parties technique mais je m’y attendais ! … et de bon augure pour les Templiers dans trois semaines. On dira que c’est une bonne sortie longue avec dénivelé !!!
Je contourne le gymnase pour faire face à l’arrivée que je franchis discrètement avec Céline qui m’y attends…ça a du être la course pour elle aussi pour redescendre !

Je franchi la ligne en 5h51’, en 14ème position, et je serais tenté de dire « à seulement » 32’ de Sébastion Spehler qui remporte une magnifique victoire, devant Fabien et Michel Lanne.
Une course de haut niveau. Pour exemple, 32’ derrière le vainqueur des Templiers l’année dernière m’aurait placé…8ème !!

Belle expérience que ce premier France de trail réussi.
On peut regretter beaucoup de choses. « trail trop montagne », « trop technique », « trop spécifique »…il n’en reste pas moins que c’était un trail magnifique, un vrai trail et un beau championnat de France.

Pour moi aventure terminée, Je passe par la chambre pour une petite douche puis après un rapide retour pour applaudir les premiers, nous filons pour un long retour sur Nantes…de 11h.

C’est à 2h du matin lundi que nous nous couchons, après 22h de voiture, 6h de course pour moi, 1h30 pour Céline, et quelques fous rires autour de la table adidas avec Olivier en animateur !

Maintenant, place à la récup et direction … Millau pour le Festival des Templiers !

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